L’année 2017 fut l’année des ICO (Initial Coin Offering). Phénomène reposant sur le projet Ethereum, cette méthode permettait un financement facile tout en imposant peu, voire pas de contraintes réglementaires aux détenteurs du projet. La création du token distribué lors de l’ICO se faisait alors sur la blockchain d’Ethereum en tant qu’ERC-20.
Cependant, ce type de levée de fond à trouvé ses limites ; l’absence de législation, le manque de confiance dans les créateurs de ces projets et l’instabilité du prix d’Ethereum, vecteur des levées de fonds, ont conduit les entreprises et les investisseurs à se tourner vers d’autres mécanismes de levée de fond.
STO (Security Token Offering)
La STO est un mécanisme de levée de fond similaire à celui issu du monde financier traditionnel : l’IPO (Initial Public Offering). Ici il s’agit d’émettre en token des parts d’une entreprise qui agit dans le domaine d’activité de la blockchain et de les vendre au public afin de financer le développement futur du projet d’entreprise. L’ensemble du processus sera soumis aux règles traditionnelles des marchés financiers et devra respecter les législations nationales en vigueurs.
Il y a donc un complet changement de cadre par rapport à ce que proposait les ICO. Avec les STO il n’est plus question d’attirer les particuliers qui veulent prendre des risques afin d’avoir un retour sur investissement élevé, mais plutôt les fonds d’investissement qui cherchent des placements plus sûr, avec des projets encadrés réglementairement et qui ont une feuille de route claire. Par ailleurs, les sites d’échange de ce type de token devront eux aussi répondre à des règles strictes par rapport aux règles de KYC (Know Your Customer) et d’AML (Anti Money Laundering), ainsi qu’aux règles luttant contre la manipulation de marché.
Cependant les STO présentent un certain nombre de limites. Elles demandent en effet que le projet ait atteint un certain niveau de maturité. Il faut que celui-ci soit en règle par rapport aux législations en vigueur et qu’il soit capable de convaincre des fonds d’investissements qui étudieront de façon scrupuleuse sa feuille de route. Par ailleurs, comme en ce qui concerne les IPO, ces opérations pourraient alors être limitées exclusivement aux investisseurs qualifiés, fermant la porte aux simples particuliers.
IEO (Initial Exchange Offering)
L’IEO est le dernier mécanisme de levée de fond en vogue dans le monde des cryptomonnaies. C’est la plate-forme d’échange Binance, une des plus importantes au monde, qui a lancé en décembre 2017 la première IEO (projet GIFTO). Ce principe a cependant été plus largement popularisé à partir de début 2019 où de multiples projets ont saisi cette nouvelle opportunité.
La plate-forme d’échange joue un rôle central durant une IEO. Il pratique l’audit du projet, applique des mesures de KYC et en assure la promotion. La participation à l’IEO se fait grâce au token natif de la plate-forme d’échange (ex: BNB, LEO, KCS, OKB). L’envoie de fond y est plus sécurisé par rapport à ce que proposait l’ICO, car il est évité toute erreur d’adresse lors de l’envoi des fonds. En outre, la plate-forme d’échange assure également que les directeurs du projet utilisent les fonds récoltés à bon escient une fois la levée terminée. Grâce à l’IEO, le projet reçoit alors une visibilité accrue ainsi qu’une liquidité assurée. Les plates-formes vecteurs de ce phénomène sont Binance, Bitfinex, Kucoin et OKEX.
Cependant, l’IEO n’est pas un mécanisme sans risque, du fait que l’ensemble des questions réglementaires n’ont pas encore trouvé réponse. Par exemple, dans le cas où les créateurs d’un projet auraient omis certains aspects réglementaires, la responsabilité de la plate-forme pourrait être engagée, mettant en péril non seulement les participants à l’IEO, mais surtout l’ensemble des fonds des utilisateurs de la dite plate-forme.
Ces nouveaux mécanismes de levée de fonds sont particulièrement intéressants. D’un coté la STO sera plus familière aux personnes issues du monde traditionnel de la finance, et pourra séduire les fonds d’investissement à la recherche de sécurité et d’engagements à long terme. La IEO quant à elle, propose une version améliorée de la ICO, elle assure aux investisseurs un certain cadre pour ce type de projets qui ont déjà dû convaincre l’échange cible (valable pour les échanges ayant une certaine notoriété), mais également une liquidité que les ICO n’étaient que peu à recevoir.